"Libéréeeeeee, délivréeeeeee"
Ça c'est toi qui rentre de l'école ou du travail, pas vrai ?!
Clairement, qui n'a jamais poussé un soupir de soulagement en retirant son soutien-gorge ?
Nous sommes de plus en plus nombreuses à laisser tomber cet accessoire pour davantage de confort et les poitrines de toute forme et taille s'affranchissent et se libèrent pour enfin respirer !
C'est quoi le "no bra" ?
Le mouvement du "no bra" (littéralement pas de soutien-gorge) prend de plus en plus d'ampleur dans la société depuis une dizaine d'années.
Alors que les années 2000 ont sacralisé le sein rond, haut et formé comme une pomme #hypernaturel dans la publicité, nombre d'entre nous se sont conformées et ont jugé bon de les étouffer davantage dans des push-up et autres dessous rembourrés.
Pourtant, depuis quelques temps, il y a un mouvement vers un retour au naturel, une respiration libre et non entravée : ne plus porter de soutien-gorge pour libérer seins et tétons (bon sous le tee-shirt vous avez compris hein...) !
C'est quand même un paradoxe extrême de voir qu'une immense majorité de femmes ne porte jamais de soutien-gorge chez elles (surtout lorsqu'elles sont seules..) mais qu'elles jugent impensable de sortir sans ?
Si 9 femmes sur 10 portent un soutien-gorge en France, près de 95% des Scandinaves laissent leur poitrine libre pour des raisons de confort et parce que, socialement, rien ne les y contraint.
Pourquoi ne plus porter de soutien-gorge ?
On ne va pas se mentir c'est clairement désagréable et c'est bien la première raison d'arrêter d'en porter.
Un soutien-gorge dans la journée d'une femme c'est : les baleines qui rentrent dans ta peau, les modèles qui viennent faire des marques, celui qui remonte quand tu lèves tes bras, les bretelles qui descendent et qu'on remonte 20 fois par jour ou encore les coutures trop serrées.. L'antithèse du confort.
Qui plus est, on est tellement nombreuses à malconnaître notre (vraie) taille que l'on est très souvent face à des dessous trop petits.
Ensuite (même si cela ne va pas plaire à tout le monde), le soutien-gorge c'est aussi un objet de notre société capitaliste (et patriarcale). Avant le XIXe siècle, les femmes n'en portaient pas alors pourquoi on considère qu'il est impensable de s'en passer aujourd'hui ?
Tout simplement parce que la publicité et la société de consommation ont fait en sorte que l'on ait cette impression.
Chacune est libre de son corps et il n'y aucune injonction ici à arrêter d'en porter si on aime la lingerie, si on est plus à l'aise avec que sans.. mais quand même.
On en revient encore et toujours à l'érotisation excessive du corps des femmes.
Nous devons faire attention à ce que l'on porte pour convenir au regard des autres et souvent au détriment de notre propre confort. (non les talons ce n'est pas agréable non plus).
Cet accessoire nous protégerait dans la sphère du travail, une sorte d'armure pour désexualiser la poitrine dans le milieu professionnel.
Alors oui, c'est une question féministe car cela nous rappelle en quoi les femmes sont loin d'être égales aux hommes dans l'espace public.
Et puis, enlever son soutien gorge c'est aussi un cadeau pour soi.
Un défi vers la confiance en soi : se regarder et s'accepter au naturel (comme le no make up), apprendre à voir ses seins tels qu'ils sont.
On en reparle plus bas mais il y a un effet indéniable sur l'estime de soi.
Enfin, il n'y aucune nécessité physiologique à porter un soutien gorge, ce serait même l'inverse selon les études.
Les rares études montrent, que contrairement à ce que l'on pense communément le no-bra améliorerait la fermeté de la poitrine, les problèmes de dos s'envoleraient, les ligaments de Cooper seraient plus efficaces, bref pas de soucis du point de vue de la santé.
Bilan personnel
Après 1 an et demi de "no bra" : quel constat ?
Si je n'ai jamais été une grande amoureuse de lingerie, je n'ai pas eu pour autant la transition du tout au rien. (comme mon végétarisme, vous aurez compris, je suis plutôt tortue que lièvre..)
D'armatures au sans armatures, j'ai commencé par le slow bra (bralettes, triangles, brassières..), ce compromis où on continue à porter un dessous moins contraignant et plus léger sans aller jusqu'à ne rien mettre.
Au début, quitter un tel objet peut-être un peu douloureux surtout pour les poitrines fortes et quand on n'a pas eu l'habitude..
On peut y aller par étapes mais je vous assure le confort vient très vite.
Honnêtement, on oublie très rapidement que l'on ne porte rien car c'est un bonheur : plus de marque, moins de sueur l'été, le plaisir de porter dos nus et décolletés sans entraves.
Mes seins sont libres, ils se maintiennent très bien car les ligaments suspenseurs se rehaussent avec le temps et la poitrine se remuscle après des années de "paresse".
Aujourd'hui, j'ai une impression anormale les rares fois où je mets un triangle ce qui peut arriver avec des hauts blancs et transparents.
J'assume tétons et forme, mais moins la transparence pour l'instant.
Évidemment, je continue à porter des brassières notamment pour courir mais je pourrai très bien m'en passer pour le yoga par exemple.
Au début, l'impression peut paraître étonnante lorsque l'on marche mais oui les filles, c'est naturel : quand tu te promènes tes seins se soulèvent de haut en bas et de droite à gauche, c'est juste normal.
Anecdote : quelques fois encore, cela m'arrive de tenir mes seins en courant pour choper le bus mais franchement, de moins en moins !
Bref, vous aurez compris je suis une adepte.
Ma poitrine a surement très peu changé physiologiquement parlant (un peu plus tenus naturellement) mais le regard que je porte sur elle, clairement.
Faisons une pause et parlons des tétons mais aussi du regard des autres.
Les mecs en ont, ils pointent aussi, il n'y aura jamais atteinte à la pudeur si ils se promènent torse nu alors so what ? #freethenipple
Arrêter de porter un soutien-gorge n'est pas une décision facile.
Nous pouvons être jugées par notre entourage alors oui cela impose de se confronter au regard de ses proches et d'inconnus qu'ils soient des femmes ou des hommes.
Bien sûr, des personnes remarquent que je ne porte plus rien mais je m'en fiche.
Il ne faut pas croire que ce sont les hommes qui ont le regard le plus insistant, souvent ils le notent moins que mes consoeurs. (en tout cas pas plus que lorsque l'été arrive et que les yeux masculins se portent un peu trop souvent sur nos jambes dénudées..)
Ma conviction est que hommes ET femmes doivent s'habituer à poser un autre regard sur le corps féminin (ou masculin) : tétons, poils, grosseur, maigreur, tâches et irrégularités..
Plus on sera nombreuses à accepter nos corps tels qu'ils sont plus cela sera facile.
Bien évidemment chacune fait ce qu'elle veut mais aux jeunes filles d'aujourd'hui j'ai envie de dire qu'il est possible de ne jamais dépenser argent, temps et inconfort dans cet objet finalement assez inutile.
Cet article s'adresse autant aux femmes qu'aux hommes.
Changeons notre regard sur nos corps et essayons de les accepter tels qu'ils sont.
Soutien-gorge ou non, respectons-nous, vivons en harmonie avec ce véhicule qui nous est donné.
La poitrine est une partie du corps comme une autre, c'est tout.
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